CAPA/TRACKLIST

Letra : Taïpan vs. N’Joy

Les gars, c'est quoi, cette grande guiche ?
Eh bah voilà... Eh bah voilà c'qui arrive quand on commande Eff Gee sur Wish
Vous vous êtes foutu d'ma gueule : on avait dit Eff Gee, j'vois très bien, c'est pas Eff Gee
T'aurais pu m'filer quelqu'un au moins à moitié connu, genre "Eff Joy" ou "N'Gee"
"N'Joy", hein ? Merci
Donc, N'Joy, pff... Non, j'vais pas y arriver, gros, tu t'es foutu d'ma gueule
"N'Joy" : un australopithèque avec un blase d'escort girl
C'est une revanche personnelle, avoue, Maadou, tu vas la savourer aux premières loges
C'est l'bédo qu't'as mis dans la bouteille à notrе battle qui t'est resté à travеrs d'la gorge
Tu vas pas m'dire qu'avec tous les gars qu'y'avait là c'soir
T'avais pas mieux qu'ce grand dadais, c'te gros dindon ? C'est l'désespoir
Pour te dire, eh, même Saminem j'aurais préféré grailler
"Saminem, t'as des problèmes psychomoteurs, c'est gênant
Quand tu bouges, on dirait qu'tu parles le langage des signes en verlan"
Tu vois ? Ça, c'est marrant ; là, tu m'as mis personne
J'sais pas, y'a moyen qu'on change encore ? Tu m'mets Aparzite, on fait un test, on r'garde c'que ça donne ?
"Eh, Aparzite, c'est marrant : toi, on dirait moi sans les punchlines
Le charisme, la grosse bite, le calcium, la vitamine C et la testostérone"
J'te jure, gros, tu m'aurais mis n'importe qui, j'l'enterre ; gros, y'a 2Taf : Taïpan/2Taf, ça aurait été l'enfer
"Visiblement, les deux tafs, c'est ni dentiste ni prothésiste dentaire"
Gros, y'a Cheef, y'a Cheef : Cheef/Taïpan, ça aurait été un truc de bâtard
"- Eh, tu détestes les juifs", "Nan, c'est toi, tu détestes les juifs" : hahahaha, qu'est-ce qu'on s'marre
Quand j'vois ça, ça m'démoralise ; quand j'vois qu'y'a même Nem et Lamanif sur la liste
Quoi que, j'suis quand même curieux d'savoir qui va gagner entre l'coronavirus et la syphilis
Mais j'te jure que, là, gros, j'comprends pas, pourquoi tu m'fais ça ?
Excuse-moi, La Compagnie Créole, hein, j'dis pas ça contre toi
C'est juste que personne te connaît, moi, j'te connais pas
Mais, bon, maint'nant qu't'es là, j'vais t'renvoyer dans l'anonymat, tu vas t'y sentir comme chez toi

T'es qu'un sale nigaud, ouais, j'vaux mieux qu'lui en mode mentalité d'parigot
J'te ra**ure : Eff Gee, il devait venir mais, en face, y'avait clairement pas l'niveau
Même moi, j'ai failli pas v'nir, la vérité
Hier encore, j'le sentais pas, j'ai acheté cent grammes de beuh, j'suis allé traîner trois-quarts d'heure sur les quais d'la gare à Montpellier
Mais rien n'y a fait alors j'm'y mets même si c'est pas facile, t'sais
J'veux pas d'un début hasardeux comme on commence une phrase par : "Je n'suis pas raciste mais..."
Parce que ça annonce jamais rien d'bon, comme le sourire d'une b*t*h figée
C'est gras, c'est lourd, originaire de Lorraine comme la grosse quiche qu'il est
Quatre ans qu'on t'a pas vu : à bientôt quarante ans, tu ramènes ton gros cul en pensant qu'c'est stylé
J'vais être honnête avec toi, Taïpan : ce match up contre moi, tu l'as pas mérité
Parce qu'on m'dit : "C'est du sérieux", j'affronte un vieux d'la vieille
J'dis : "Ouais, exercice périlleux mais, si j'fais mieux, demain, t'auras les bleus d'la veille "
Parce que j'suis pas venu pour R, j'vais abîmer ton joli minois
Même si t'es en feu, tu vas finir sous terre parce que j'suis v'nu niquer des mers comme un pêcheur chinois
Je sais qu't'as eu une vie compliquée et qu'c'est pour ça qu't'avais d'puissants écrits
Avant, tu revendiquais, dommage que t'aies décidé d'arrêter l'gangsta rap à l'âge de neuf ans et demi
T'as stoppé l'trafic pour aller bosser dur à l'usine ; quinze ans plus tard, j'hallucine
Comme un tapis rouge, on t'retrouve aplati sous les pompes du Deen
Et faut croire qu't'aimes ça, prendre des K.O. ; dans Rocky, tu serais la poire ou l'pao, Taïpan
T'étais là vite fait au début mais on s'rappelle pas d'oit' ; dans DBZ, tu serais Tao Pai Pai
Et, ensuite, il a rêvé d'la NBA : time (j'déconne, j'déconne)
Ensuite, plus à tort qu'à raison, il a rêvé d'la NBA
Mais, dans son patelin d'Lorraine, là, chez les minimes, en cinq saisons, il a jamais dépa**é l'équipe B
Mais, un jour, après tant d'années d'travail à rêver d'l'équipe de France, il a tout défoncé
Premier match de sélection : zéro tir, zéro pa**e, zéro panier, quatre minutes de jeu, une cheville, un genou, deux ligaments croisés
La NBA ? Sans déconner, les mecs là-bas t'auraient regardé en riant fort
Eh, t'sais quoi ? Après l'battle, viens, on s'fait un p't** un contre un, là, comme ça, j't'humilie encore
Allez, c'est bon, j'm'arrête sinon tu vas criser
Et, au fait, si t'as pas d'thune et qu'tu veux d'la beuh, viens m'voir, j'prendrais tes éclats d'rêves brisés

Crois-tu qu'il en faut si peu pour me salir ?
Ton écriture, c'est comme ton t-shirt : il t'manque des lettres pour avoir d'l'avenir
Ça fait quoi d'battle enfin quelqu'un ? On t'a mis bien, en vrai
Personne te connaît vu qu't'es personne ; remercie-moi : ce soir, j'vais t'inventer
"Je suis un Blanc guadeloupéen avec un nom d'famille alsacien
Qui écoute encore du ragga en deux mille vingt-et-un" : Kamoulox
Tu es v'nu ic pour te regonfler ton amour-propre
Mais, d'l'amour-propre, t'as plus de chance d'en trouver au bois d'Boulogne
Tu es un babtou de Guadeloupe, tu es un gwada-gwer
Tu veux jouer les mâles alphas mais t'as du mal à l'faire
Gwada-gwer, gwada-gwer, c'est un drôle de paramètre mais j'ai cramé l'action
Tu dois être issu d'une famille qui avait trop la flemme pour continuer la colonisation
Vous êtes arrivés sur l'île, vous êtes reproduis entre Blancs alcooliques consanguins dans votre coin
Du coup, l'île s'est transformée en Lille, Roubaix, Tourcoing
T'es un grand garçon, tu dois être issu d'une famille de grands garçons
Ça devait être super pratique pour voir les esclaves s'échapper au loin dans la plantation
Ça t'faisait quelle sensation quand, à l'époque, t'arrivais à l'école
Tu d'mandais à la maîtresse : "Madame, qu'est-ce que ça veut dire en créole : "Sale race de becqué d'merde, retourne en métropole" ?" ?
C'était dur-dur, non ? Pour accepter ta tête de gugusse blanc, il m'en a fallu, du temps
T'as tellement une grosse tête que tu remplis entièrement les capuches du Ku Klux Klan
C'était l'temps béni des colonies, tu t'en souviens ? C'était grave bien
C'était facile de s'faire des amis : ils bossaient tous dans ton jardin
Ça jouait à cache-cache... "Cache-cache" ? À cache-cache ? C'était beau à voir, c'était toute une scène
C'est toi qui gagnais toujours parce que ton papa, par amour, tenait les autres au bout d'une chaîne
Ça pique, la vérité mais, si t'es pas content, va t'faire niquer gentiment
J'suis une putain d'légende comme le racisme antiblanc

J'vais juste préciser un p't** truc, le genre de truc que tu verras pas venir
Connard de dyslexique : dans l'mot "Avnier", y'a toutes les lettres qu'il faut pour écrire "avenir"
Mec, franchement, si t'as stoppé la kush, c'est cool
T'as toujours pas d'boulot, pourtant, tous les jours, tu t'la touches
Le truc, c'est qu'les prix restent fermes ; toi, avec ton dealer, tu restes en bons termes
Mais, le goût du me-sper', bah lui, il reste dans ta bouche
J'suis pas l'premier à t'le dire, tu fumes trop d'bédos
Tu t'rappelles, y'a dix ans, quand t'as arrêté quinze jours
Après avoir pa**é l'concours, il était à deux doigts d'devenir prof' d'éco'
S'il était pas dyslexique, ce trou du cul, là
Tu t'en fumes tellement, t'es plus à cent ans près
Tu sais qu'ta mère c'est rare qu'elle m'entende sans s'cambrer
Le jour où tu seras un homme, Taïpan, tu pourras t'en vanter
Apprends d'abord à allumer un pétard sur scène mais sans trembler
Parce que, contre Vincenz, t'as fait des blagues sur les gros
Contre Maadou et Freddy, t'as fait des blagues sur les Noirs ("- Bah ouais")
T'es tellement feignant, ça fait d'la peine
Peu importe ton image et peu importe l'adversaire, tes lines sont toujours les mêmes
Moi, si les gens m'captent, c'est parce que, derrière mes mots, y'a toujours des images
Tu captes ? Mes lines, c'est des memes
Et tu dis qu'des MC comme toi, on n'en trouve plus : ma parole, t'es perché
Des MC comme toi, on n'en trouve pas, Taïpan, j'crois même qu'on n'en a jamais cherché
Et, être vainqueur, t'essaye en vain, et vingt cœurs brisés en chemin, franchement, c'est mortel
Enfin, disons qu'c'est bien pour un gamin né en mille neuf cent quatre-vingt en f**kin' Meurthe-et-Moselle
Parce que, malgré tout, t'as eu l'occas' de percer en France
Mais t'es pa**é à côté d'la place de roi, triste existence
Mais qu'est-ce que tu voulais qu'tes parents fa**ent de toi ? J't'ai mis la distance
On n'est vraiment plus dans la même cla**e, je crois, rends-toi à l'évidence
T'es grand mais pas à la hauteur de l'auteur que t'as en face de toi
Parce que, dans tes sons, quand tu nous parles pas d'drogue ou d'sexe, tu nous parles de caca
À t'écouter rapper, on finirait tous sourds ; si on regarde ton CV, c'est la cata'
Le taf, tu connais pas et, pourtant, l'oseille, tu ferais tout pour
Tu cours après les sommes en oubliant d'devenir un homme, d'ailleurs, ta daronne attend toujours
Conclusion : ton morceau "Ca**os du futur", mon pote, fallait l'appeler "Ca**os" tout court

Tu t'exprimes bien pour un homme préhistorique, j'trouve ça marrant ; enfant des âges farouches, on t'appelle "Rahan"
Le chainon manquant entre l'singe et l'être humain, toi, tu l'appelles "maman"
Mais, attends, j'suis fasciné par la taille de ta tête, mon frère
C'est pas un front, c'est un affront ; dans ton front, y'a plusieurs fronts séparés par des frontières
T'as un front : même toi, tu lèves les yeux, t'arrives à l'voir ; ton front fait les trois-quarts de ta tête, c'est un truc de bâtard
On peut mettre un rétroprojecteur au fond d'la salle et mater d'ssus Interstellar
Tu as raison : cache-le parce que ce front est affreux
Ta tête est tellement large que, sur ta carte d'ident**é, c'est écrit : "Suite de la tête à la page deux"
Quand j'vois les dimensions de cette boîte crânienne
J'me dis qu'ça doit pas faire plus d'trois générations qu'les gens d'ta famille se sont relevés sur leurs pattes arrières
Ton budget nourriture, c'est l'PIB du Bengladesh
On t'a fait l'test du Covid avec une canne à pêche
Sauf que, toi, flemmard de Gwada, si tu choppes le corona
Il va tellement squatter en toi, il va remplir un formulaire pour toucher l'RSA
Mais, bon, j'm'écarte du sujet comme j'le fais toujours
Revenons à ta tête : j'pourrais écrire trois couplets d'ssus qu'j'aurais toujours pas fait l'tour
Non, franchement, c'est moi, j'abuse, ou on est d'accord que la taille de c'bordel est complètement insensée ?
Regarde : pense à Mimie Mathy... dans ta tête, elle fait la même taille qu'en vrai
J'pense qu'on a compris donc, ça y est, j'arrête
Ce soir, merci Maadou, j'suis payé plus que toi donc j'ai les moyens de m'payer ta tête

Désolé, va falloir qu't'y ailles parce que j'suis venu prendre ta place donc prépare-toi pour la traversée
Tu veux m'arrêter mais ça t'a pas l'air safe
Argument supplémentaire pour ne pas m'tester : depuis les RC
J'vois qu'ça galère, mec, t'es plus chez Bomayé, depuis tu m'as l'air sec (c'est vrai, non ?)
Parce qu'en vrai, dans c'te maison : Keblack, Naza, pas mal ont connu d'énormes succès, et toi non
Dur pour Youssoupha, après ça, de voir en toi son nouvel étalon
Aujourd'hui, tu sais qu'on gagne rien à s'prétendre sans prétention
T'as bien fait d'partir d'chez Bomayé, ils étaient à deux doigts d'te virer à coups d'pied dans l'fion
Et, depuis, tu galères, fils ; moi, j'sais pourquoi t'as l'air triste
Tous les MC d'ce soir ont fait un pari sur leur talent, ouais, t'es l'seul qui a exigé un salaire fixe
T'aurais préféré qu'ce soit vite omis
Pour nous, t'es comme un grand frère qui sert d'exemple, du genre qu'a fait toutes les conneries possibles
Mais on aurait dû s'méfier, ça annonçait pourtant clairement la couleur
Avec ton blase de serpent, là, forcé qu't'allais nous faire avaler des couleuvres
Mais, comme dit Wojtek, j'ai fait un rêve
Que le maître se fa**e mettre au pas lorsque parle l'élève
Mais j'vais arrêter la poésie pour que tu captes mes seize
Avec ton venin qu'attaque le cerveau, là, fais gaffe, quand j'rappe, eh bin tu t'mords les lèvres
Et, du coup, t'as l'esprit qui déraille comme un acrobate ou un accro au crack
Cette nuit, j'vais t'mettre une jolie robe et tu vas prendre cher comme mon avocate
Ton coach sportif, lui, il a démissionné, trop d'complexes cachés derrière tes t-shirts over sizes
C'est pas une blague, la dernière fois qu't'es allé voir un psychologue, ils ont demandé un overtime
Bon, j'vais apprendre à m'taire, il paraît qu'les Dieux parlent peu
C'est Gary Lee qui m'fournit mes paires : les MC, j'les plie deux par deux
Toi, je sais pourquoi tu t'affoles, parce que, trop souvent, tu t'la colles
C'est dur de t'trouver sans alcool, comme la bière ou Gérard Depardieu
T'es plus un gars très sûr, Taïpan : pour l'futur, ça l'fout mal
Nous, on a**ume, y'a qu'toi qui refuses dur et qui t'l'avoues pas
Chose sûre, t'es qu'une p't**e pointure, tu fais qu'nous la**er, mais t'en fais pas
En vérité, avec une bouche comme la tienne, tant qu'y'aura des trottoirs à Montpellier, moi, j'aurai du travail pour toi